Ayant grandi dans un environnement marqué par la violence domestique dans l’Estonie post-soviétique, j’ai vu ma mère se libérer d’une relation abusive et nous élever seule. Des décennies plus tard, je découvre qu’elle soutient le parti d’extrême droite estonien. Je la suis à l’un de leurs événements de propagande et j’apprends qu’ils font partie d’un réseau international ultra-conservateur qui prône le retour à ce qu’ils appellent « l’ordre naturel », c’est-à-dire des lois médiévales discriminatoires envers les femmes et les minorités, sous le slogan des « valeurs familiales traditionnelles ». Cela m’entraîne dans une quête mondiale, où des experts, des journalistes et d’anciens membres de ce mouvement anti-genre brossent un portrait effrayant de son impact sur la démocratie telle que nous la connaissons. 

Depuis 2010, des alliances entre la droite chrétienne américaine, les oligarques russes et des groupes de réflexion juridiques européens ont injecté des centaines de millions d’euros pour organiser des référendums, infiltrer des institutions telles que l’UE et les Nations unies, et soutenir des groupes d’extrême droite afin de faire adopter des lois visant à maintenir la suprématie des hommes blancs hétérosexuels.