Jurys et Prix 2024

Alain Kassanda, natif de Kinshasa, a quitté la RDC pour la France à l’âge de 11 ans. Après des études de communication, il se lance dans l’organisation de cycles de projections cinématographiques dans différents cinémas parisiens. Il devient ensuite programmateur d’une salle de cinéma d’art et d’essai à Paris, avant de s’installer à Ibadan, au sud-ouest du Nigéria, de 2015 à 2019. Il y réalise Trouble Sleep, un moyen métrage suivant le quotidien de différents personnages évoluant dans le monde des transports. Le film a reçu le Golden Dove du meilleur court métrage au festival DOK Leipzig en 2020 et la mention spéciale du jury au festival Visions du Réel. S’en suit Colette et Justin, un long métrage entremêlant récit familial et histoire de la décolonisation du Congo, sélectionné en compétition internationale à l’IDFA en 2022 et primé au FIFDH en 2023. Son troisième film, Coconut Head Generation, est une immersion au sein du milieu universitaire au Nigéria et aborde différents aspects des déséquilibres de pouvoir dans la société nigériane contemporaine.

Ella Glendining est une scénariste et réalisatrice en situation de handicap. Elle se consacre à raconter des histoires authentiques sur les personnes en situation de handicap. Son film Is There Anybody Out There? a été présenté en avant-première à Sundance 2023 et au FIFDH 2023 – et a remporté plusieurs prix, dont la Corne d’argent pour le·la réalisateur·ice d’un film sur les questions sociales au festival du film de Cracovie 2023, le prestigieux Prix FIPRESCI de la critique internationale et le prix Bring The Change au festival Biografilm 2023. Elle a également obtenu deux nominations au BIFA 2023, Meilleur·e réalisateur·ice débutant·e – long métrage documentaire, et le Raindance Maverick Award. Ella a été l’une des trois lauréates des BFI and Chanel Filmmaker awards 2023, qui célèbrent
« l’audace créative », et a été nommée BAFTA Breakthrough 2023. Ella écrit actuellement un drame historique qu’elle réalisera également pour le BFI, intitulé Curiosities of Fools.

Mariana Lorenzo, alias Maremoto (1994), est une designer textile et illustratrice queer née et élevée à Mexico. Son art défend avec passion les droits des femmes, explorant les thèmes de la santé mentale, de l’estime de soi, du féminisme et de la défense des droits LGBTQIA+. Le cadre de travail de Maremoto, qui va de l’illustration numérique au muralisme, en passant par l’animation image par image, la fabrication de tapis et la broderie, incarne un esprit de liberté et de résistance, brisant les barrières de l’identité humaine et trouvant toujours de nouvelles façons de raconter des histoires. Ses paysages colorés et ses typographies qui attirent l’attention sont un moyen de provoquer les spectateur·ices pour qu’iels abordent des thèmes difficiles et importants.

Abdul Aziz Muhamat est d’origine soudanaise. C’est un défenseur des droits des réfugiés et des demandeurs d’asile qui est aussi travailleur social, collaborateur au Haut-Commissariat aux droits de l’homme des Nations-Unies et auteur d’un livre (They Can’t Take the Sky) écrit en collaboration avec d’autres réfugiés sur les centres de détention offshore et onshore. Il a vécu reclus sur l’île de Manus, en Papouasie Nouvelle-Guinée, aux côtés de centaines d’autres réfugiés et demandeurs d’asile. Il est l’une des principales voix à s’exprimer publiquement sur la situation qui prévaut aussi bien à Manus que sur l’île de Nauru. Il a notamment envoyé plus de 4000 messages vocaux pour témoigner de son expérience pour le podcast The Messenger, qui a remporté de nombreux prix. Lauréat du prix Martin Ennals en 2019, il a également participé au Programme de plaidoyer pour les défenseur·es des droits humains de International Service for Human Rights (ISHR), et au Global Detention Project (GDP) en tant que Collaborateur de recherche et plaidoyers 2021.

Née à Téhéran en 1965, Sepideh Farsi sort très jeune dans la rue pour photographier des manifestations politiques, ignorant les risques qu’elle encourt. Arrêtée à l’âge de 16 ans, elle passera presque un an en prison. À sa sortie, Sepideh Farsi est bannie de l’université. Elle s’installe à Paris en 1984 et fait des études de mathématiques. Après plusieurs années de photographie, elle réalise des vidéos d’art, des documentaires et des longs métrages fictions sélectionnés et primés dans de nombreux festivals (Locarno Film Festival, Toronto International Film Festival (TIFF), entre autres), tels que Téhéran sans autorisation, Red Rose ou encore 7 Voiles et Harat. Artiste engagée, Sepideh Farsi a tourné ses films entre l’Iran, l’Afghanistan, l’Inde, la Grèce et la France. La sirène, son dernier film, est un film d’animation, manifeste anti-guerre, qui a été le film d’ouverture de la section Panorama à la Berlinale 2023 et en compétition au festival international du film d’animation d’Annecy).

Meenakshi Shedde est conservatrice de films, journaliste, réalisatrice et consultante en communication spécialisée dans les questions de développement, basée à Mumbai. Forte de 27 ans d’expérience dans le domaine du développement, elle a collaboré avec la Banque mondiale, le PNUD, l’UNESCO, Sangram et SaciWaters, entre autres. En tant que vice-présidente de Point of View, elle amplifie la voix des femmes à travers les médias. Au cours de sa carrière dans le cinéma, elle a notamment participé à la programmation des festivals du film de Berlin, de Toronto et de Jio Mami Mumbai. Elle a fait partie du jury de la Semaine de la Critique 2023 du Festival de Cannes et a été membre du jury international des Golden Globe Awards. Consultante en scénario pour les plus grands festivals de cinéma, elle a, notamment, été commissaire d’exposition pour le British Film Institute et la cinémathèque du TIFF. Cinéaste ayant participé à 15 productions, elle met l’accent sur l’impact des films sur les publics inclusifs et a édité 21 ouvrages.

Flavia Zanon a étudié les Sciences Politiques avant d’obtenir un Master en études asiatiques de l’Université de Genève. Elle débute sa carrière au sein de la société de production parisienne Les films de l’air et collabore au développement de nombreux projets. À son retour en Suisse, elle rejoint l’équipe du Festival Tous Écrans – nouvellement GIFF – et programme les courts métrages de la compétition suisse pendant deux éditions. En 2012, elle accompagne Joëlle Bertossa lors de la création de Close Up Films. Depuis, elles ont marqué le paysage audiovisuel suisse en produisant et co-produisant des films mêlant audace et ambition, tels que I Am Not Your Negro (nomination aux Oscars du Meilleur Documentaire en 2017), Yalda (Grand Prix Sundance 2019) ou encore Les Hirondelles de Kaboul (nomination au César du Meilleur Film d’Animation 2019).

En 2020, Flavia Zanon est sélectionnée pour représenter la Suisse dans le cadre du prestigieux programme Producers on the Move lors du festival de Cannes. Récemment, elle a produit le documentaire Nostromo de Fisnik Maxville, vainqueur de la Compétition Nationale à Visions du Réel en 2021, ainsi que le long métrage Foudre de Carmen Jaquier, triplement nommé au Prix du Cinéma Suisse 2023.

Après une carrière professionnelle de fondateur et rédacteur en chef de plusieurs médias, d’animateur d’émissions sur Léman Bleu Télévision, à Radio-Lac et Yes FM, Thierry Oppikofer est le fondateur et administrateur-délégué du Journal de l’Immobilier, supplément immobilier du quotidien Le Temps.  Membre du conseil de la Fondation Hélène et Victor Barbour depuis 2019, il représente celle-ci dans les différentes activités culturelles qu’elle déploie. Il a toujours porté un intérêt au cinéma et sa participation au Jury du Grand Prix Fiction, offert par la Fondation Hélène Barbour pour l’édition 2023 du FIFDH s’inscrit dans la continuité de son travail.