Voix croisées : Francesca Albanese et Dr. Ghassan Abu Sittah La destruction massive qui s’est déroulée à Gaza va au-delà de la perte de vies humaines, il s’agit d’une attaque contre la mémoire elle-même. En anéantissant non seulement les personnes mais aussi les lieux qu’elles habitent, les hôpitaux, les lieux de soin, on cherche à effacer le tissu même de l’identité et la capacité d’un peuple entier à retrouver un semblant de normalité. Plus de 45’000 Palestinien·nes ont été tué·es, dont 13’319 enfants. La totalité des enfants de Gaza ont été exposés aux traumatismes de la guerre, avec des séquelles qui les marqueront à vie. L’éradication de cette population n’est pas seulement physique, elle s’étend à sa culture, sa langue, son histoire collective et sa mémoire : des actes qui qualifient un génocide. Pour la première fois, le monde est le témoin direct de ces atrocités. Face à une telle crise, la politique, le droit international et, surtout, l’humanité ont échoué. La première étape, cruciale, est de reconnaître les violations commises et de faire face à l’immense souffrance de la population.