Plongez au coeur d'un monde en ébullition!

Du 6 au 15 mars, la 18e édition du FIFDH réunira à Genève celles et ceux qui se sont emparé·es du débat et ont investi les rues pour revendiquer un monde plus juste et plus durable. Partout sur la planète, des jeunes, des femmes, des artistes sont parvenu·es à bousculer les certitudes, à renverser des régimes autoritaires et à bouleverser l’agenda politique.
Le FIFDH 2020 reviendra sur ces mois durant lesquels le monde semble être entré en ébullition. Il accordera une large place aux jeunes et à toutes celles et ceux qui agissent pour repenser notre avenir.
“Le monde est en révolte. Climat, injustices économiques, corruption : un lien est rompu et des millions de personnes sont dans la rue. Face aux fractures, cette édition du FIFDH met en lumière la voix de la jeunesse, les projets qui nourrissent l’imaginaire collectif, le courage, et les succès qui rassemblent autour du cap à tenir : la justice sociale et climatique. Nous refusons le fatalisme.”
- Isabelle Gattiker, directrice du FIFDH
Quand le climat devient urgence mondiale
Rarement mobilisation citoyenne n’aura pris une ampleur mondiale aussi rapidement que celle pour le climat. Le FIFDH 2020 en réunira les protagonistes et, autour de débats et projections, abordera l’urgence climatique par des angles multiples : mobilisation des jeunes avec les activistes Océane Dayer et Anuna de Wever, collapsologie avec l’auteur Pablo Servigne, écologie décoloniale avec le chercheur Malcom Ferdinand, géopolitique avec l'universitaire François Gemenne ou rôle du droit et de la justice dans la lutte contre le réchauffement climatique avec l’avocate Irène Wettstein. L’activiste brésilienne Claudelice Da Silva Santos témoignera de la situation en Amazonie et se rendra à Berne pour porter son message auprès des parlementaires suisses.
Le Festival marquera cette mobilisation avec une installation spectaculaire de Dan Acher : We Are Watching, un œil colossal de 30 mètres de large composé de milliers de portraits et messages envoyés du monde entier à l’adresse des dirigeant·es, sera hissé le samedi 7 mars sur la plaine de Plainpalais.
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De révoltes locales à une contestation globale ?
En 2019, des mouvements de révoltes citoyennes ont agité plus de 50 pays. Addition de mouvements locaux ou véritable phénomène global ? Le Forum du FIFDH posera la question. Alaa Salah et Tahani Abass, figures de la révolution soudanaise, témoigneront du rôle-clé joué par les femmes lors du mouvement qui a provoqué la chute d’Omar al-Bashir. Le Festival s’intéressera à la mobilisation à Hong Kong avec le militant Amon Yiu Yeuk-wa et Kenneth Roth, directeur de Human Rights Watch. Il mettra en lumière la contestation sociale et politique en Haïti avec l’écrivain Lyonel Trouillot, reviendra sur la mobilisation contre la corruption du système de santé en Roumanie avec le documentaire Colectiv, et plongera au coeur de la révolution de velours en Arménie avec I Am Not Alone, puissant film tourné par Garin Hovannisian dans les pas de Nikol Pachinian, leader du mouvement.
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Les réponses autoritaires des démocraties
Le FIFDH ouvrira le débat sur les violences policières en démocratie avec Assa Traoré, militante et sœur d’Adama Traoré, mort en 2016 étouffé lors d’un placage ventral par trois gendarmes, et montrera le court-métrage de Ladj Ly 365 Jours à Clichy-Montfermeil, tourné lors des émeutes françaises en 2005.
Dans le contexte actuel, les attaques contre les journalistes et la liberté d’expression se multiplient. Elles seront l’objet d’un débat rassemblant la journaliste turque Hatice Cengiz, fiancée de Jamal Kashoggi, ainsi que la rapporteuse spéciale de l’ONU Agnès Callamard. La célèbre journaliste mexicaine Carmen Aristegui, brutalement congédiée pour avoir dénoncé un scandale de corruption, fera le déplacement à Genève. Protagoniste du film Silence Radio de Juliana Fanjul, elle diffusera en direct depuis les locaux de la RTS son émission de radio écoutée par des millions de Mexicain·es.
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Les artistes s’emparent du débat
Dans un monde où la liberté d’expression est profondément remise en cause, le FIFDH donnera la parole aux artistes qui en font usage sans concession. Le caricaturiste chinois Badiucao racontera son combat pour déconstruire les pouvoirs autoritaires. L’écrivain turc Burhan Sönmez, qui fera paraître chez Gallimard son roman Labyrinthe à l’occasion du FIFDH, rencontrera le public du Festival. Le romancier égyptien Alaa al Aswany s’exprimera dans le cadre de la Société de Lecture et Jonathan Coe, écrivain majeur et chroniqueur de l’Angleterre contemporaine, s’exprimera pour la première fois en Suisse et parlera du rôle de l’humour et de la satire dans son œuvre littéraire.
Le FIFDH rassemblera des artistes de premier plan qui s’emparent de la rue. Le pionnier du street-artErnest Pignon-Ernest, artiste à l’honneur de cette édition, sera présent et exposé dans le cadre du Festival, au même titre que Joe Sacco, qui mêle bande dessinée et journalisme pour livrer de prodigieuses enquêtes graphiques. Le photoreporter Reza sera membre du Jury. La sculptrice Prune Nourry présentera son film Serendipity, produit par Darren Aronofsky et Angelina Jolie.
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Le cinéma au plus proche de la réalité
La sélection du FIFDH montrera des films de haut calibre, puissants révélateurs de l’actualité. Made in Bangladesh de Rubaiyat Hossain raconte la lutte de travailleuses du textile low-cost et sera le film d’ouverture du Festival. La sélection fiction comprend également Yalda, La nuit du pardon, film iranien de Massoud Bakhshi, Grand Prix du Jury au Festival de Sundance, The End Will Be Spectacular, du kurde Ersin Çelik, sur le siège meurtrier du sud de Diyarbakir par l’armée turque, en partie interprété par des survivants, ou Nuestras Madres de César Díaz, film primé à Cannes qui revient sur les heures sombres du Guatemala. Le Festival montrera également The Cave, documentaire de Feras Fayyad tourné dans la Ghouta assiégée et nommé aux Oscars, en présence de sa protagoniste, la Doctoresse Amani Balloor. Le public découvrira également Learning to Skateboard in a Warzone (If You're a Girl) de Carol Dysinger, Oscar 2020 du meilleur Court-métrage documentaire.
Le légendaire monteur Walter Murch (Apocalypse Now) donnera une Masterclass co-présentée par la HEAD autour du film Coup 53 de Taghi Amirani. Diego Luna, acteur mexicain multiprimé et engagé, viendra dénoncer l’impunité qui règne au Mexique et mettre en avant les initiatives citoyennes, un sujet suivi de près depuis plusieurs années par le Festival.
Enfin, cinéastes, ONG et Fondations se retrouveront à l’occasion de la deuxième édition de l’Impact Day, le programme professionnel du FIFDH destiné à imaginer le documentaire engagé de demain et à renforcer le pouvoir du cinéma comme outil de changement social et culturel.
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