Le FIFDH s'est emparé de Genève

Des salles combles, un public enthousiaste, jeune et venu de tous horizons: le FIFDH 2019 aura une nouvelle fois été un immense succès public!

Durant 10 jours, 300 intervenant·es se sont succédé·es à l’occasion de 200 événements autour de 47 films, dont de nombreuses premières mondiales, internationales et avant-premières, en présence des cinéastes et protagonistes.

Le 17e FIFDH a été un espace d’actions, d’idées et de transformations, consacré aux nouvelles formes de résistances artistiques, politiques et collectives, avec des personnalités hors du commun, qui incarnent l’engagement face au recul sans précédent des droits humains à travers le monde, y compris en Suisse.

« Ce qui a marqué cette édition, ce ne sont pas des mouvements, mais ce sont des femmes et des  hommes du terrain qui risquent leur vie tous les jours, des personnes trop souvent invisibles à qui nous avons donné la parole à Genève et qui ont bouleversé des salles entières. C’est un immense facteur d’espoir. »

- Isabelle Gattiker, Directrice du FIFDH

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Célébrer l'engagement citoyen

« Je n’agis pas pour moi, mais pour les autres. » A l’image de Magdalena Nandege Lokoro, militante pour la paix au Soudan du Sud qui s’exprimait au Festival aux côtés de l’acteur Forest Whitaker, le FIFDH a donné la parole à celles et ceux qui résistent sur le terrain.

La participation des femmes au débat public aura été l’une des lignes directrices de cette édition. L’activiste féministe brésilienne Ludmilla Teixeira a dénoncé le recul de la démocratie et des droits humains au Brésil. Son appel à la vigilance de la communauté internationale sur la situation dans son pays et à la mobilisation des femmes contre un populisme misogyne, raciste et homophobe a résonné au FIFDH. Au cœur de l’actualité, le Festival a consacré une soirée à la question du cyberharcèlement des femmes journalistes, il s’est interrogé sur les identités de genre et a mis à l’honneur les femmes défenseuses des droits humains.

Le Festival a mis en avant l’action des jeunes de LUCHA, mouvement citoyen militant pour la démocratie en République démocratique du Congo. « En prison, j’étais plus libre que ceux qui m’interrogeaient » a témoigné Fred Bauma, l’un de ses militants. Le FIFDH s’est intéressé à l’avenir de l’Irak avec Mustafa Saadoon, Directeur de l’Observatoire irakien des droits de l’homme, et Maha Alsakban, Présidente du Human Rights Advisory Board of Iraq, permettant ainsi de remettre les Irakien·nes au cœur des discussions sur l’avenir de leur pays.

Le Festival a interrogé les 30 ans du web en présence de son inventeur Tim Berners-Lee, ainsi que lors d’un hackathon destiné à faire naître de nouveaux projets pour mettre le numérique au service des droits humains.

L’identité de la Suisse et son rôle dans le monde ont été questionnés lors d’un débat réunissant Christine Beerli, Tim Guldimann et Dick Marty. Le Festival a également donné la parole aux personnes sans statut légal régularisées à Genève dans le cadre de l’Opération Papyrus, en partenariat avec la RTS.

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Le cinéma peut-il changer le monde ?

« Il n’y a pas de meilleur instrument que le cinéma pour créer l’empathie et offrir la possibilité de se mettre dans la peau de l’autre. » L’acteur Forest Whitaker rappelait sur la scène du Festival la puissance du cinéma. Rithy Panh est venu présenter son nouveau film Les tombeaux sans noms, produit par ARTE, qui conclut une trilogie puissante consacrée au génocide cambodgien. La brésilienne Petra Costa a présenté en avant-première internationale The Edge of Democracy, fresque consacrée à l’histoire récente de son pays.

Pour la première fois cette année, le FIFDH s’est impliqué dans le développement de nouveaux projets. A l’occasion de sa journée professionnelle Impact Day, le Festival a réuni cinéastes, ONG, fondations et philanthropes autour de projets de film documentaires qui ont un impact sur la société. A la fin de la journée, le projet Mars de Dea Gjinovci et produit par Britta Rindelaub de Alva Filma (Suisse), a reçu le prix Impact FIFDH doté de CHF 2'000.

Bruno Boudjelal, Laurent Gaudé, Ai Weiwei, Roberto Saviano : un lieu de foisonnement artistique

Le photographe Bruno Boudjelal, artiste en résidence du Festival, a créé le projet Ne mourrons pas fatigués, qui aborde la question des flux migratoires à travers la narration et le témoignage personnel d’habitant·es de Meyrin. L’artiste Ai Weiwei est venu s’exprimer à l’issue de la projection du film XIMEI, de Andy Cohen et Gaylen Ross, dont il est producteur exécutif. Roberto Saviano, s’est exprimé par vidéoconférence dans le cadre de la parution en français de son nouveau roman Baiser Féroce. L’écrivain Laurent Gaudé est venu présenter au Festival des extraits de sa dernière pièce de théâtre, Et les colosses tomberont, inspirée de son expérience en tant que membre du jury du FIFDH 2017, ainsi qu’une performance photographique avec le photographe Gaël Turine. L’écrivain Yves Pagès a présenté une performance jouissive autour des graffitis de mai 68 à nous jours. Le musicien Sahin Najafi, membre du jury, s’est quant à lui produit en concert à l’Alhambra dans le cadre du Festival.

Aïssa Maïga au Centre d’hébergement des Tattes

Le Festival s’engage en faveur de la cohésion sociale et de l’accès à la culture, en organisant un nombre toujours croissant d’événements gratuits dans des centres pour personnes migrantes, des institutions sociales, des hôpitaux, des centres de détention et en ouvrant ses portes aux bénéficiaires de l’Hospice Général. L’actrice française Aïssa Maïga a rencontré le public au Centre d’hébergement des Tattes (Vernier), à la suite de la projection du film The Boy Who Harnessed The Wind de Chiwetel Ejiofor, lauréat du Grand Prix Fiction et droits humains du FIFDH 2019.