Le FIFDH dédie sa 20e édition à Pham Doan Trang et Ida Leblanc

PHAM DOAN TRANG
Journaliste et blogueuse, Pham Doan Trang est en détention depuis octobre 2020 et a récemment été condamnée à 9 ans de prison pour “propagande contre l’État”. Âgée de 43 ans, elle était accusée par le régime de Hanoï de « diffamer le gouvernement du Vietnam et d’inventer de fausses nouvelles ».
Dans l’un des pays les plus répressifs du monde envers la société civile, où le respect de la liberté de la presse est inexistant, Pham Doan Trang, prix RSF 2019, a fondé plusieurs médias indépendants et maisons d’édition – dont Nha Xuat Ban Tu Do ou Law Magazine - et l’ONG Green Trees, faisant d’elle la cible d’un gouvernement qui ne tolère aucune dissidence.
D’après Reporters Sans Frontières, le Vietnam compte actuellement un nombre record de 44 journalistes et blogueur·ses actuellement maintenu·es en détention, et se situe à la 175e position sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse.
Malgré les intimidations, la torture et les détentions à répétition, Pham Doan Trang se bat pour mettre fin aux atteintes systématiques aux droits humains contre la société civile et la liberté de la presse au Vietnam. Nommée au prestigieux prix Martin Ennals 2022 remis le 2 juin à Genève, le Festival lui dédie cette 20ème édition.
IDA LEBLANC
Trinité-et-Tobago compte plus de 10 000 travailleur·euses domestiques, la plupart sans aucune protection sociale. Ida Leblanc se bat quotidiennement pour qu’ils et elles obtiennent des droits similaires à tous·tes les travailleur·euses, notamment en tant que secrétaire générale du Syndicat National Union of Domestic Employees (NUDE), qu’elle a fondé. En 2011, la Convention sur les travailleur·euses domestiques est adoptée par l’Organisation Internationale du Travail (OIT) grâce à la campagne active d’Ida Leblanc. Mais cette Convention n’a jamais été mise en œuvre par le gouvernement de Trinité-et-Tobago, ce qui ne décourage pas l’infatigable Ida Leblanc.
Elle a mené victorieusement une campagne en faveur de la décriminalisation de la loi sur le salaire minimum, donnant aux syndicats le droit d'entendre les cas de non-respect de la loi devant le tribunal du travail. Elle a été le fer de lance de nombreuses victoires remportées au nom des travailleur·euses à faible revenu dans des affaires de licenciement abusif, de mise à pied et de violation de la loi sur la protection de la maternité et sur le salaire minimum.
Elle est la lauréate du Prix Martine Anstett 2022, dont le FIFDH est partenaire. Le Festival lui dédie cette 20e édition, en hommage également à toutes les personnes travailleuses domestiques sans droits à travers le monde, y compris en Suisse et à Genève. Le prix sera remis à Genève en mars 2022 dans le cadre du FIFDH.